Bibliothèques suisses : un investissement bénéfique dans le numérique

Par : Lucile Payeton

01/08/2019

L’Office fédéral de la statistique (Ofs) a publié plus tôt cette semaine son bilan relatif aux bibliothèques suisses, publiques et privées, universitaires et hautes écoles. Ces statistiques révèlent ainsi le rôle que le numérique semble jouer dans la captation des publics depuis quelques années, bien que cela ne semble pas être le cas pour toutes les bibliothèques.

Investir dans le numérique pour capter plus de publics

Dans un objectif de renouvellement et de diversification en réponse aux besoins de la population, les bibliothèques publiques se tournent de plus en plus vers le numérique. Cette stratégie semble fonctionner aux vues de la corrélation entre la hausse des dépenses en acquisition de documents sur support numérique et la hausse de fréquentation et d’usagers actifs au sein des bibliothèques.

En effet, les statistiques montrent une nette progression de la fréquentation entre 2017 et 2018 dans les bibliothèques publiques communales et mixtes de moins de 10 000 habitants.

Si celles-ci ont enregistré 348 000 usagers actifs pour 3 250 000 visiteurs, en 2017, elles ont enregistré une hausse de la fréquentation de leurs établissements l’an dernier : plus de 350 000 usagers actifs pour 3 350 000 visiteurs en 2018.

Cette hausse de la fréquentation semble être liée à l'investissement progressivement plus important dans les ressources numériques (documents sur support numériques) des bibliothèques. En 2017, elles y ont consacré 355 000 de francs suisses (323 000 euros), sur les 7,9 millions de francs suisses (7,1 millions d’euros) totaux dépensés en frais d’acquisition de documents. L’année dernière, les bibliothèques ont consacré 387 000 de francs suisses (352 000 euros) à l’acquisition de documents sur supports numériques.

Cette transition progressive vers le numérique s’opère aussi au sein des bibliothèques publiques de communes plus larges (plus de 10 000 habitants). En 2017, ces bibliothèques ont dépensé en frais d’acquisition de documents près de 17 millions de francs suisses (15,4 millions d’euros) dont 1,88 millions (1,6 millions d’euros) en documents sur supports numériques.

En 2018, 2,1 millions de francs suisses (1,9 million d’euros) ont été dépensés dans l'achat de documents numériques, pour une même somme totale allouée aux frais d’acquisition de documents.

Bien que la hausse des investissements opérés dans l’acquisition de documents sur supports numériques conforte dans l’idée que la diversification des formats des documents à emprunter capte plus de publics, il faut noter que 123 bibliothèques ont répondu au sondage l’an dernier, contre 119 en 2017, ce qui influe sur les données globales.

Pour les bibliothèques d’établissements d’enseignement supérieur, le numérique ne suffirait plus ?

La numérisation des documents est importante pour les bibliothèques car elle facilite l’emprunt et l’usage de ces documents, mais surtout la circulation et la préservation du patrimoine, un enjeu qui concerne toute la population. La manipulation de supports numériques permet ainsi la sensibilisation de publics connectés quotidiennement et habitués au digital depuis leur plus jeune âge à ces enjeux de préservation.

Les 9 bibliothèques des hautes écoles pédagogiques du pays ont ainsi dépensé près de 1,5 millions de francs suisses (1,3 million d’euros) en frais d’acquisition de documents, dont 344 000 francs suisses (313 000 euros) qui ont servi à l’acquisition de documents sur supports numérique. Leur offre totale de documents disponibles au prêt est estimée à près de 770 000 documents, dont la quasi totalité au format papier. Les bibliothèques proposent toutefois plus de 477 000 journaux et périodiques numériques disponibles en ligne.

Le rapport de l'Ofs révèle une hausse progressive des dépenses dédiées à l'acquisition de documents sur supports numériques : 21 % des frais d’acquisition en 2004, puis de 57 % en 2017, et de 62 % en 2018.

Malgré cet effort budgétaire, les bibliothèques enregistrent une baisse des emprunts sur l'année 2018 : 753 000 prêts en 2018 contre 773 800 en 2017 et 750 000 en 2015.

Les bibliothèques universitaires ont enregistré près de 10 millions de visiteurs en 2018, dont 236 000 usagers actifs, un chiffre en baisse par rapport à 2017, avec plus 10 millions de visiteurs et plus de 240 000 usagers actifs.

 

Source : Office fédéral de la statistique

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