Quel prix vaut un Prix ?

Avec la simple apposition d’un bandeau rouge sur la couverture de leurs ouvrages, les auteurs peuvent espérer voir leurs ventes multiplier de manière exponentielle, en moyenne, par quatre. Certains Prix engendrent tellement de ventes que les dotations accordées aux auteurs sont faibles - le lauréat du Prix Goncourt ne reçoit qu’un chèque de 10 euros -, voire inexistantes : c’est le cas du Renaudot et du Femina.

Pour les éditeurs, le Prix Goncourt est un véritable Graal. Le décrocher suffit pour caracoler immédiatement en tête des ventes. Selon une étude menée par l’institut allemand GfK et révélée le 26 octobre dernier, un Goncourt se vendrait dix fois plus qu’un Médicis et deux fois plus qu’un Renaudot. L’an dernier, Chanson douce de Leila Slimani s’est écoulé à 62 000 exemplaires et a cumulé près de 500 000 ventes. Depuis 2008, les Goncourt font partie des 30 meilleures ventes de livres en France. Chaque ouvrage récompensé s’est écoulé à 264 578 exemplaires environ. Depuis 1903, les éditeurs les plus chanceux en la matière ont été Gallimard (récompensé 37 fois), Grasset (17 fois), Albin Michel (12 fois), Seuil (6 fois), Mercure de France (5 fois). Viennent ensuite ae equo Flammarion, Julliard et Actes Sud (4 fois), puis Fayard, Plon et les Éditions de Minuit (3 fois). 

Et pourtant, aussi prestigieux et convoité soit-il, le Prix Goncourt est coiffé au poteau par « sa progéniture », le Prix Goncourt des Lycéens. Créé en 1988 par la FNAC et le Ministère de l’Éducation Nationale Éducation Nationale, ce prix élu par plus de 2 000 lycéens, est en fait celui qui fait vendre le plus de livres en France. Entre 2012 et 2016, les ouvrages récompensés par le Prix Goncourt des Lycéens se sont vendus à 443 000 exemplaires. Viennent ensuite les Prix de l’Académie Française (246 000 exemplaires), Renaudot (221 000 exemplaires), Femina (83 000 exemplaires), Interallié (65 500 exemplaires) et Médicis (41 000 exemplaires).