Italie : la lecture reste le principal défi du secteur de l’édition, et du pays
12/09/2019
À l’occasion de ses 150 ans, l’association des éditeurs italiens (AIE) a commandé une étude sur la lecture et son impact dans le pays, à un groupe de chercheurs universitaires (Università di Bologna et Università del Piemonte orientale), sonnant l’alarme par rapport au défi culturel et social que représente la lecture.
![Vue sur le Duomo de Florence](https://www.booksquad.fr/wp-content/uploads/2019/09/Italie-la-lecture-reste-le-principal-défi-du-secteur-de-l’édition-et-du-pays-2.jpg)
Le premier constat du livre blanc publié par l’AIE est sans appel, l’Italie n’est pas un pays de lecteurs : 60 % des 15-74 ans lisent un livre par an, plaçant le pays à la dernière place par rapport aux cinq grands marchés éditoriaux européens. La France de son côté affiche un taux de lecture de 92 % sur cette même tranche.
45 % des Italiens lisent un livre tous les quatre mois, et seulement 9 % des personnes interrogées avaient dédié une heure de leur temps à la lecture la veille de l’interview de l’AIE. 5 % des jeunes interrogés en 2017 ont annoncé lire au moins une heure par jour de manière continue. En 2019, cette proportion est tombée à 1 %.
En 2019, les 15-75 ans lisent à 60 % des livres papier, 24 % des ebooks (5 % des lecteurs ne lisent que sur ce format), et 6 % des livres audio.
Ricardo Franco Levi, président de l’AIE, dans son discours inaugural rappelle l’importance de l’école dans le processus d’acculturation de la population : « Nous n’avons pas de futur si nous ne mettons pas l’éducation, la connaissance et le savoir au centre de l’agenda politique du pays. Ainsi : école, école, école ».
Le rôle de l’éducation et de l’enseignement
Selon le rapport Eurostat publié en 2018, l’Italie a un faible taux de diplômés par rapport à la moyenne des 28 pays européens : 27,8 % de diplômés italiens, contre 40,7 % à l’échelle européenne. En ce sens, l’étude présentée par l’AIE explique que seuls 24,8 % de la population possède les compétences nécessaires à la compréhension d’un texte.
Parmi les diplômés, représentant un peu plus d’un quart de la population italienne, 26,7 % n’ont lu aucun livre en 2017, soit plus d’un diplômé sur quatre. En 2018, 40,8 % des entrepreneurs, directeurs, ou personnes occupant des hauts postes, n’ont pas lu de livres au cours de l’année. Chez les cadres cette proportion de non-lecteurs tombe à 38,2 %, chez les personnes au chômage à 69,4 %, et à 70,4 % chez les étudiants.
Lors de sa prise de parole pendant la cérémonie des 150 ans de l’AIE, le président de république italien, Sergio Mattarella a rappelé : « Les livres -classiques, romans, essais, manuels scolaires, livres universitaires- ont été le moteur du développement et de la diffusion de la culture dans notre pays. […] Nous aurons toujours besoin de la lecture ». Et de rajouter : « l’éducation [instruction] des enfants est une priorité pour la République. Je souhaite souligner le rôle sociale, un rôle de grande valeur, des livres ».
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