Les éditeurs britanniques appelés à se mobiliser face à la crise des bibliothèques

Par : Claire Chave

18/03/2019

Tom Coates, ancien directeur de la chaîne de distribution Waterstone et désormais à la tête d’une campagne pour de meilleures bibliothèques, appelle les éditeurs anglais à se mobiliser.

Selon lui, les grandes maisons d’édition anglaises doivent faire pression sur les conseils régionaux en faveur des bibliothèques. C’est le but de la campagne qu'il a initié, « Library Campaign », pour de meilleures bibliothèques.

Alors que les budgets des conseils régionaux sont menacés dans tout le pays, de nombreuses autorités locales ont annoncé leur intention de fermer les établissements de lecture, ou d’externaliser les services à des prestataires privés, dans une logique de réduction des coûts.

Les villes d'Essex et d'Ealing sont deux des exemples les plus récents victimes des nouvelles coupes budgétaires, tandis que les propositions visant à fermer les 17 bibliothèques d’Aberdeen, sauf une, ont été retirées à la dernière minute ce mois-ci.

Cependant, pour Tim Coates, le principal problème des bibliothèques n’est pas tant un manque de financement en personnels, que la baisse des dépenses pour l'acquisition de nouveaux ouvrages à destination des fonds. Preuve, selon lui, étant que les investissements ont chuté de 20 % au cours d’une période de 12 mois, terminée fin mars 2018.

Time Coates estime ainsi que les éditeurs devraient intervenir directement, ou que la passion du pays pour la lecture pourrait être affectée, avec l'ensemble de l'industrie du livre. Seuls les éditeurs auraient ainsi le pouvoir d’appeler à une amélioration du stock de livres de bibliothèques.

« La raison pour laquelle ils devraient prendre des mesures est que, dans moins d’une décennie, à moins d’un changement radical de méthode, il n’y aura plus de service de bibliothèque publique au Royaume-Uni. Les chiffres le montrent clairement. Aux États-Unis, les bibliothèques publiques prospèrent et les éditeurs les soutiennent. Les éditeurs britanniques ont perdu tout intérêt pour ce genre de service, car ils leur vendent maintenant si peu », déclare-t-il auprès de The Bookseller.

Selon lui, consacrer plus de fonds en numéraire aux bibliothèques serait du « gaspillage », alors que les organismes officiels n’ont que peu d’influence. Il affirme que les conseilleurs en contrôle de gestion du système des bibliothèques devraient être les premiers ciblés.

« Il s’agit d’un ultime obstacle, mais sans cela, dans quelques années, nous aurons perdu une grande partie de notre public. », ajoute-t-il.

 

Source : The Bookseller

 

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