Les librairies culinaires américaines symboles d’un renouveau du secteur

Par : Claire Chave

04/03/2019

En 2018, les ventes unitaires de livres culinaires ont augmenté de 21% aux États-Unis, ce qui réjouit les librairies culinaires américaines, qui font le bonheur de beaucoup de foyers depuis plusieurs années.

Cette augmentation s’explique par le fait qu’en 2017, 80% des repas ont été préparés et mangés chez soi. Cette nouvelle tendance permet un regain d’intérêt pour les livres de cuisine en tout genre, surtout ceux permettant de manger bien et rapidement. Les ventes de livres de cuisine régionales et ethniques ont augmentée de 73% en 2018, tout comme ceux des régions européennes et sud-asiatiques, alors que les livres culinaires japonais sont sur le déclin. 

Bien que cet intérêt pour la cuisine « maison » soit relativement nouveau, les librairies culinaires, elles, existent depuis toujours. Ken Concepcion, propriétaire de « Now Serving » à Los Angeles, possède 1400 titres et divers articles comme des tabliers, des couteaux japonais ou des céramiques faites localement, pour un inventaire composé à 60% de livres. Ses clients viennent de Los Angeles, mais également de San Diego ou de l’Arizona. Lorsqu’il a ouvert sa boutique, il s’est inspiré de deux autres : San Francisco’s Omnivore Books on Food, qui a ouvert en 2008 et New York City’s Kitchen Arts & Letters, qui a ouvert en 1983.

Selon Matt Sartwell, partenaire management à Kitchen Arts & Letters, « c’est plus qu’une librairie culinaire. Nous vendons 12 000 titres, de tous les livres parlant de nourriture et de boissons, allant de l’histoire et l’anthropologie culinaire à des livres anciens ou des éditions rares sur comment réserver des restaurants mobiles ». Kitchen Art & Letters organisent de nombreux événements près de la 92ème rue à New-York, où la cheffe Ina Garten a rassemblé près de 900 personnes pour la sortie du roman « Cuisiner comme un Pro » en 2018.

Avec Internet, ceux qui cuisinent de chez eux peuvent trouver leurs recettes sur Google, alors les librairies culinaires se doivent de proposer des choses différenciantes : l’expertise. Au-delà du simple fait de vendre des livres culinaires, ces boutiques font également parfois appel, si elles ne sont pas gérées par eux, à des cuisiniers ou anciens cuisiniers, afin d’avoir leurs avis sur certains livres, certaines recettes. Cela apporte aux clients une garantie supplémentaire de trouver ce qu’ils recherchent et de s’assurer de la qualité des recettes.

Les librairies culinaires ont également permis aux locaux de pouvoir essayer diverses recettes, venant de chez eux ou d’ailleurs, plus que de miser sur des recettes basiques pour les touristes voulant déguster du « local ». C’est le cas pour Omnivore Books on Food, à San Francisco, qui permet de trouver des livres difficilement accessibles sur internet ou Amazon, en allant chercher des titres aux Philippines, ainsi que de miser sur de petits auteurs indépendants, comme « Gnocchi Solo Gnocchi » de Christine Y. Hickman. 

Parfois, certains des propriétaires de ces librairies trouvent leurs inspirations de titres à acheter lors de leurs voyages à l’étranger, comme le fait Lara Hamilton, gérante de « Book Larder » à Seattle. Elle a ouvert sa boutique en 2011 et stock 2 500 titres nouveaux, anciens et autres livres d’occasion. Tous les ans, elle part en voyage pour trouver de nouveaux ouvrages, afin de ravir une clientèle avide de nouveautés. Selon elle, « les recettes de livre de cuisine sont plus fiables que les photos de posts Instagram ; c’est ce qui nous rend indispensables sur le marché ».

Sources : Publishers Weekly

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