10 % pour le tome 2 des Etats Généraux

Par : Claire Chave

18/03/2019

Lors de Livre Paris, le stand du CNL a accueilli les membres du Conseil Permanent des Ecrivains (CPE) pour le tome II des Etats Généraux du livre, pour parler des droits d’auteurs et des 10 % de rémunération minimale demandée par les auteurs.

Sur les 100 000 auteurs de livres présents en France, 90% d’entre eux perçoivent un revenu en droits d’auteur inférieur au SMIC.  Les deux tiers sont ainsi contraints d’exercer un second métier pour dégager un revenu décent.

 « Nous sommes attentifs à ce que toutes les questions examinées et soulevées aient les meilleures réponses possibles », déclare les membres des associations du CPE. Selon « Auteurs en Colère », seulement 8 % des auteurs de livres touchent plus que le SMIC, et 59 % d'entre eux sont affiliés à l’Agessa (chiffres 2018).

La moitié des auteurs, en 2013, a touché plus de 2.600 euros et la moitié en dessous. Pour les auteurs de textes, l’à-valoir médian était de 1.000 euros, contre 4.500 euros pour les auteurs de BD, sachant que le revenu médian, pour les auteurs de textes, était de 370 euros.

Le taux de rémunération dans les secteurs du livre est d’environ 8 % pour le secteur de la BD, 7 % pour la littérature, 6 % dans le secteur des arts et des pratiques de science humaine et 5 % pour les illustrateurs jeunesses.

Pour un livre vendu 20 euros, un auteur rémunéré à 8 % doit vendre environ 10 000 ou 12 000 exemplaires afin d'en tirer un revenu décent. Mais ce seuil est exceptionnel, surtout dans le secteur du roman. « Les 10 % demandés par les auteurs sont une exigence plancher, dans la mesure où un éditeur défendra d’autant plus un auteur qu’il le rémunère bien », déclarent les membres du CPE.

Dans un monde de l’édition en perpétuel publication, la question du « trop » est posée. Avec des tirages moindres, une durée plus brève d'exposition en librairie, une baisse de revenue drastique pour les auteurs, les conséquences de la surproduction sont préoccupantes.

Remettre en question le modèle pour permettre aux auteurs d’exercer leur activité dans les meilleures conditions possibles devient urgent, selon les intervenants. Dans ce but, la journée du 4 juin sera organisée à la Maison de la poésie par le Conseil Permanent des Ecrivains.

La question des 10 % exigés par les auteurs posera celle de la transparence et de la connaissance en temps réel par les auteurs des ventes de leurs ouvrages, et non plus une fois par an avec la reddition des comptes. La mission sur le statut de l’auteur confiée à Bruno Racine par le ministère de la Culture vendredi 15 mars devrait être déterminante.

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