Lire pour le plaisir… Et vaincre l’illettrisme

Par : Dario Alcide

08/11/2017

1/4 d'heure de lecture en classe, une initiative qui se propage.

En Suisse, Nathalie Jaccard, présidente du groupe des Verts et membre de la commission de naturalisation et de la commission culturelle, proposait, le 7 novembre, une nouvelle approche pour réduire l’illettrisme. Déjà testée en France, mais aussi en Turquie ou au Québec, la méthode parait simple : débloquer un temps quotidien en classe pour que les élèves lisent, pendant quinze minutes, ce qu’ils veulent.

Hors de question de lire des manuels scolaires, des SMS ou encore des journaux lors de ces moments de détente plaisir. Les bandes dessinées seraient cependant autorisées. « L’idée est de lire une histoire qui favorise l’imagination et d’avoir une lecture suivie après laquelle on se réjouit du lendemain pour pouvoir la reprendre », selon Nathalie Jacquard citée par 24h.ch. La suggestion peut paraitre surprenante, au premier abord, ce n’est pourtant pas une première. 

En France, le collège de Banon (Alpes-de-Haute-Provence) a mis en place un temps de lecture obligatoire dans les mêmes conditions, depuis la rentrée 2016. Dans cet établissement, même les adultes, qu’ils soient professeurs, cantinières ou membres de l’administration, mettent leurs tâches sur pause pendant quinze minutes, à 13h40, pour une lecture plaisir. Résultat : les élèves retrouvent le goût de la lecture, et beaucoup qui ne lisaient pas du tout s’y sont mis et apprécient ce moment. 

En 2015, le blog « La classe Plaisir » présentait une expérience similaire, en primaire cette fois-ci. Dans les plus petites classes, la lecture se faisait en binôme dans lesquels les lecteurs un peu plus aguerris aidaient les moins à l’aise. Si le temps de lecture n’est plus journalier mais hebdomadaire, les retours restent satisfaisants. Les enfants prennent plaisir à s’entraider et à partager leurs découvertes littéraires, par la suite. 

Ce projet, proposé en Suisse par la présidente des Verts locaux, ne manque donc pas d’intérêts. Car l’illettrisme en Suisse atteint un niveau important. Selon l’OCDE, entre 13 et 19% des adultes (18 - 65 ans) sont en situation d’illettrisme ( contre 7% en France). Et selon l’enquête PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) développée par l’OCDE également, en 2012, 14% des élèves de 15 ans avait un niveau faible en lecture. « C’est un véritable facteur d’exclusion sociale », rapportait Nathalie Jacquard. 

TEMPS DE LECTURE: 2 minutes

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